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eee144's Reviews

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  • Written by eee144 on 15.08.2009

    Le meilleur film suédois de 2006 est sorti le 22 septembre à Stockholm et n'a malheureusement jamais eu de sortie fixée en France. Il était projeté en avant-première le 17 septembre 2006 à la cinémathèque de Stockholm, en présence du réalisateur, Jesper Ganslandt, dont c'est le premier film.

    Un dernier été à Falkenberg, petite ville côtière au bord de la mer du Nord (le Cherbourg suédois). Cinq amis d'enfance ont grandi là-bas et sont devenus de jeunes trentenaires. David veut redevenir enfant, et Holger veut rester là-bas pour toujours. Les deux meilleurs amis s'enfuient dans la forêt et vers la mer, essayant d'échapper à leur avenir.
    Jesper rentre chez lui sans que personne ne s'en aperçoive, Jörgen veut veut financer sa nouvelle boîte de catering "Petit déjeuner au lit" en cambriolant des maisons de vacances, et John, qui est toujours de mauvaise humeur trouve que le bacon le rend joyeux. La vie adulte pointe à l'horizon, mais tout le monde ne l'atteindra pas.

    "Farväl Falkenberg - un film sur l'amitié, le souvenir et les derniers adieux à une petite ville du bord de mer" (sonetfilm.se).

    Les détails qui marquent :

    - l'étrange mélange entre fiction et réalité : les souvenirs sont des images d'archive en 16mm, les acteurs gardent leur nom à l'écran et viennent vraiment de Falkenberg.

    - les lumières naturelles sont l'illustration parfaite de la lumière nordique, rasante et douce, et certains plans sur le vent caressant l'herbe des prés de Falkenberg ne sont pas sans rappeler les plans contemplatifs de Terrence Malick. Les baignades dans la mer du nord, les parties de foot, les après-midis dans la forêt, l'harmonie avec la nature, de ces moments émanent la nostalgie de l'enfance.

    - Le vide existentiel est caractérisé par l'absence totale d'évènements à Falkenberg. La maman de John lit un journal local dont le titre principal est "Des places inutilisées sur le parking de la plage".

    - le rite de passage à la vie adulte, douloureux et parfois insurmontable : à travers des extraits de son journal, on suit les pensées perdues de David (celui qui a un tatouage "Nintendo" sur l'avant-bras) devant l'injonction sociale à trouver un boulot, un appartement loin de Falkenberg, une voiture. Derrière lui, les souvenirs de sa vie d'enfant ; devant lui, la vie en moins bien. "Les gens" demandent inlassablement à Holger où il ira à la fin de l'été, s'il compte trouver du travail, gagner de l'argent. Holger n'ose pas leur dire qu'il veut rester.

    Un film bouleversant et marquant, qu'on promène avec soi longtemps après l'avoir vu.

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